Deux expériences de travail clinique collectif autour de la "radicalisation"

Je voudrais dans ce texte réfléchir sur deux expériences de travail collectif, que j’anime en tant que psychologue clinicien, autour de la question de la radicalisation : des séminaires de psychologie (clinique) à l’intention d’étudiants en première année d’université ; un séminaire clinique à destination de praticiens confrontés à cette problématique (psychologues, psychiatres, conseillers conjugaux, assistants sociaux, éducateurs, agents de prévention, chercheurs en sciences humaines…). Cette réflexion ne s’intéressera pas au contenu même des séances de travail, mais tentera plutôt de mettre au jour un certain nombre de phénomènes de groupe qui ont été observés pendant ces séances, et qui amènent à faire l’hypothèse d’une certaine analogie avec les phénomènes cliniques étudiés ainsi que, plus largement, avec les phénomènes identitaires qui traversent actuellement le champ social. Il s’agit ainsi de s’interroger sur le traitement… des dispositifs de « traitement » de la radicalisation ; d’aller au plus vif voire au plus problématique de cette question : la position dans laquelle le radical(isé) place son interlocuteur. Cette question, dite en psychanalyse du transfert et du contre-transfert, nécessite un élargissement de la question clinique à la dimension sociale